La Cour de justice de la République a décidé, jeudi 4 août, d'ouvrir une enquête sur la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, pour le rôle qu'elle a joué dans l'affaire Tapie-Crédit lyonnais quand elle était ministre de l'économie.
Le parquet général de la Cour de cassation a précisé que la CJR enquêterait pour 'complicité de détournement de biens publics et complicité de faux'. Le réquisitoire qui déclenchera les investigations sur la directrice générale du FMI sera pris 'dans les prochains jours'. Ensuite, trois juges de la CJR vont conduire l'instruction, susceptible de durer plusieurs années, qui devra dire si Christine Lagarde doit ou non faire l'objet d'un procès.
La qualification de l'enquête a surpris. La CJR avait été saisie au mois de mai par le parquet qui estimait qu'il convenait d'ouvrir une enquête pour 'abus d'autorité' visant Christine Lagarde. Les faits retenus sont beaucoup plus graves. Ils sont passibles de 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende, contre 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende pour 'abus d'autorité'.
Christine Lagarde, nommée en juillet à la tête du FMI, est mise en cause pour avoir abandonné la voie judiciaire en 2007 dans un litige concernant la revente d'Adidas en 1993. Il lui est aussi reproché d'avoir renoncé à contester l'arbitrage privé attribuant 285 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008.
|