C’est l’obsession de la rentrée. Il n’est pas encore candidat à l’élection présidentielle – le sera-t-il réellement ? – qu’ Eric Zemmour force déjà LR et le RN à adapter leur copie en vue de 2022. Crédité de 6 à 8 % d’intentions de vote, selon les derniers sondages, le chroniqueur parvient à créer une certaine émulation à la droite de l’échiquier politique. D’autant plus que son livre à paraître le 16 septembre, La France n’a pas dit son dernier mot (éditions Rubempre), est déjà numéro un des ventes sur Amazon dans la catégorie « Actu, politique et société ».
« Personne, que ce soit au sein des Républicains ou du Rassemblement national, ne veut lui concéder ces voix. Alors tout le monde veut paraître plus à droite qu’Eric Zemmour », analyse Jean-Yves Camus, politologue français spécialiste de l’extrême droite, pour qui le polémiste représente « un sacré caillou dans la chaussure des deux partis ».
Derniers exemples en date ? La récente interview de Valérie Pécresse au Journal du dimanche consacrée à la lutte contre l’islamisme. Ou encore le futur président par intérim du RN, Jordan Bardella, qui reprenait à son compte, il y a quelques jours sur BFMTV, la théorie raciste et conspirationniste – si souvent défendue par Eric Zemmour – du « grand remplacement ». « Oui, il y a un basculement démographique qui pourrait faire craindre que la France ne change de visage dans quelques années, et c’est déjà en train d’arriver », a estimé le cadre du RN, selon lequel la théorie pointe une réalité « qui est juste ».
Doit-on y voir la possibilité d’un rapprochement entre Eric Zemmour et le RN ? « Si nous pouvons nous mettre d’accord sur le constat, trouvons ensemble les solutions ! », invite Sébastien Chenu, porte-parole du RN. Une position partagée par Marine Le Pen, qui a accepté l’idée d’un dîner avec Eric Zemmour pour évoquer leurs points de convergence. Refus du polémiste de CNews : « Non à l’arrière-cuisine politicienne. Oui au débat démocratique public », déclare son entourage auprès de BFMTV.
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