Sa prise de parole était attendue, pour clore un congrès à l'ambiance maussade après la débâcle des Régionales. Ce dimanche, à partir de 15 heures, Marine Le Pen, reconduite pour un quatrième mandat à la tête du Rassemblement national, s'exprime face aux militants et responsables de son parti, réunis à Perpignan depuis samedi à l'occasion du 17e congrès du mouvement. Et la candidate à la présidentielle de 2022 a tenu à revenir sur le virage idéologique pris par son parti. Une "dédiabolisation" qui pose des doutes au sein de la base militante du Rassemblement national, mais que Marine Le Pen veut justifier:
"Nous avons su durant ces dix dernières années nous écarter des analyses à l'emporte pièces, des sentences irrévocables et des mesures simplistes", déclare la présidente du RN. "Par le travail collectif, sans rien renier des lignes claires de nos convictions, nous avons su nous affranchir d'une immaturité politique peu compatible avec des ambitions nationales, et donner à notre mouvement les qualités nécessaires à un parti de gouvernement." Une évolution "saine et nécessaire" selon la candidate, qui incarne pour elle ce qu'est aujourd'hui le Rassemblement national, un parti "ouvert à tous, créatif, audacieux, responsable et exigeant avec lui-même". "Nous ne reviendrons pas en arrière. Avec tout le respect que nous avons pour notre propre histoire, nous ne reviendrons pas au Front national." affirme Marine Le Pen.
S'il est assuré que Marine Le Pen portera les couleurs du RN, "on ne sait pas si Éric Zemmour sera candidat, et l'on n'a pas le candidat de la droite". La candidature d'Éric Zemmour pourrait-elle alors changer la donne dans cette partie de l'échiquier politique ? "Si ça trouble la donne, je suis persuadé que ça troublera autant à droite que chez les partisans de Marine Le Pen", estime Jean-Yves Camus.
Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a dit dimanche vouloir être, lors de la présidentielle 2022, le "candidat du seul intérêt supérieur de la nation" et faire "mentir les pronostics" face au "duel Macron-Le Pen qui étouffe les Français". "Qui aurait misé en juillet 2016, sur un certain Emmanuel Macron ? Alors, oui, aujourd'hui, je vous le dis: je suis candidat pour faire mentir ces pronostics parce que j'en ai assez de ce duel Macron-Le Pen qui étouffe les Français", a lancé le dirigeant souverainiste devant ses troupes réunies à Yerres (Essonne), ville dont il est le maire depuis 1995.
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