Edouard Philippe, a déclaré lundi qu'il tirerait les conséquences de l'évasion spectaculaire de Redouane Faïd, braqueur multirécidiviste, condamné notamment à 25 ans de prison pour la mort d'une policière en 2010. Redoine Faïd, 46 ans, s'était déjà évadé de la prison de Sequedin (Nord) en avril 2013 à l'aide d'explosifs et après avoir pris quatre surveillants de prison en otages. Il avait été arrêté après six semaines de cavale.
Dimanche, c'est un commando fortement armé qui est venu le chercher en hélicoptère alors qu'il était au parloir de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, avec un de ses frères. Selon Edouard Philippe, plus de 2.900 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour le retrouver. "Ce que je souhaite c'est qu'on puisse le retrouver le plus rapidement possible car, évidemment, une évasion de ce type n'est pas acceptable", a dit le Premier ministre sur RTL. "Ça pose beaucoup de questions."
La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, qui est allée sur place dimanche, a ordonné une enquête de l'inspection générale du ministère de la Justice. Edouard Philippe a souhaité que cette inspection soit "sérieuse" et "dise clairement, après une analyse fine et poussée, un, ce qu'il s'est passé et, deux, ce qu'il faudrait faire pour que ça ne se passe plus." "S'il y a des responsabilités qui sont identifiées, j'en tirerai les conséquences", a-t-il également dit.
Interrogé par Europe 1, Nicole Belloubet a pour sa dit que l'inspection devrait notamment établir si les mesures de sécurité, notamment passives, avaient été défaillantes. "Je ne prétends pas qu'il n'y a pas ici de défaillance", a dit la ministre de la Justice. "Si c'est le cas, évidemment, nous y porterons remède immédiatement." Selon la garde des Sceaux, des drones avaient été vus survolant l'établissement pénitentiaire il y a quelques mois. "Nous pensons qu'il y a peut-être un lien entre ces drones (...) et l'évasion", a-t-elle ajouté, tout en soulignant que "rien" ne permettait cependant de l'affirmer avec certitude. L'hélicoptère dans lequel Redouane Faïd a embarqué dimanche s'était posé dans la cour d'honneur de la prison, la seule cour à ne pas être équipée de filins de protection. L'inspection "dira si, dans des endroits où normalement il n'y a pas de circulation possible des prévenus, il faudrait quand même installer ces filins", a déclaré Edouard Philippe.
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