A l'issue d'une interminable semaine de débat et d'un week-end ensoleillé passé à l'Assemblée nationale, les députés ont voté en première lecture la loi asile et immigration; il y a eu 228 voix pour, 139 voix contre et 24 se sont abstenus.
Quand le processus législatif sera terminé, c'est-à-dire dans quelques mois, les mesures de ce texte controversé entreront en vigueur: parmi les plus symboliques, notons le doublement du délai maximum de rétention des étrangers en attente d'expulsion (y compris mineurs), l'assouplissement du délit de solidarité, la réduction du délai pour faire appel et la facilitation de l'accès au marché du travail pour les demandeurs d'asile.
Ce texte porté par Gérard Collomb marquera à coup sûr le quinquennat d'Emmanuel Macron. Et pas seulement en raison de l'organisation des débats qui n'aura cessé de faire polémique (ils ont duré plus de 61 heures y compris ce dimanche), qui aura empêché le ministre de l'Intérieur de s'envoler pour un sommet du G7 au Canada et qui devra déboucher sur une réflexion plus globale de l'organisation du travail parlementaire.
Dix mois après sa constitution, le groupe LREM a connu au cours de ce débat sa première crise de croissance. Le vote aurait pu conduire dans les prochains jours à l'exclusion d'un membre, Jean-Michel Clément qui s'est opposé à la loi. Cette décision, annoncée par le président Richard Ferrand avant le début de l'examen du texte aurait été une première, dénoncée par certains membre députés macronistes et raillée par l'opposition. Les Républicains rappellent notamment que la liberté de vote est inscrite dans les statuts de leur groupe. Mais le député frondeur a finalement pris les devants en annonçant son départ.
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