Pour sa première visite au Salon de l'Agriculture en tant que président de la République, Emmanuel Macron a effectué samedi un véritable marathon de presque treize heures à la Porte de Versailles. Accord commercial avec le Mercosur, états généraux de l'alimentation, avenir de la politique agricole commune, interdiction du glyphosate, plan loup... les sujets sensibles ne manquaient pas et le président de la République l'a rapidement mesuré. Dès son arrivée dans le grand pavillon des éleveurs, il a été accueilli par quelques sifflets, des applaudissements tout aussi timides, mais surtout par de jeunes agriculteurs déguisés en animaux de ferme.
Le premier d'une série d'échanges musclés avec des agriculteurs. A la sortie du stand des bovins, le cortège présidentiel s'est subitement retrouvé sous les sifflets. Leur origine : une poignée de jeunes agriculteurs ayant revêtu des t-shirts portant l'inscription « Attention, paysans en colère ».
Un brouhaha de quelques minutes à peine que les « Macron ! Macron ! » de certains visiteurs n'ont pas pu étouffer. « On veut faire passer un message au président, qu'il prenne bien conscience de notre situation », explique Frederic Arnoult, président des jeunes agriculteurs d'Île-de-France, qui participait à la manifestation. De nouveau sifflé une demi-heure plus tard à l'entrée des stands porcins, Emmanuel Macron s'est arrêté pour interpeller les « dix zigues » responsables du chahut. « Je vous engueule parce que je n'aime pas qu'on me siffle derrière », leur a-t-il lancé avant d'aller à leur rencontre pour défendre son action. « On s'est expliqué, je crois qu'ils ont compris », a-t-il ensuite confié.
Tendus, ces échanges ont laissé peu de temps au président de la République pour détailler les propositions qu'il avait dévoilées jeudi à l'Elysée devant 700 jeunes agriculteurs, notamment un plan d'investissement de cinq milliards d'euros et la mise en place de « protections » pour éviter la spéculation étrangère sur les terres agricoles. Une mesure défendue dimanche par le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert afin de « favoriser l'installation de jeunes agriculteurs ».
|