Un sommet extraordinaire rassemblera jeudi à Bruxelles les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 pays de l'UE. Réunis dans l'urgence lundi, les ministres des Affaires étrangères ont exprimé leur "extrême inquiétude", selon le Français Laurent Fabius. Car l'Ukraine "est la pire crise en Europe depuis la chute du mur de Berlin", a estimé l'Allemand Frank-Walter Steinmeier.
Les ministres ont directement mis en cause Moscou en condamnant la "violation manifeste de la souveraineté ukrainienne" par les "actes d'agression des forces armées russes". Ils ont appelé la Russie à prendre "des mesures rapides et concrètes de désescalade" avec, en premier lieu, "le repli" des forces russes déployées ces derniers jours en Crimée "dans leurs zones de stationnement permanentes".
Si ce n'était pas le cas, les dirigeants européens pourraient décider jeudi de suspendre des négociations sur la libéralisation des visas ou sur un nouvel accord de coopération. L'UE "envisagera aussi des mesures ciblées", à savoir des sanctions visant des personnalités ou des entités sous la forme de gel des avoirs ou de privation de visas.
La principale décision prise jusqu'à présent est d'ordre diplomatique, avec la suspension, annoncée dimanche par les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), des préparatifs en vue du sommet du G8 de Sotchi en juin. La crise ukrainienne tend un peu plus les relations entre l'UE et la Russie, déjà affectées ces dernières années par des frictions commerciales. Mais les échanges entre les deux parties ont continué à fortement s'accroître, la Russie étant désormais le troisième partenaire de l'UE après les Etats-Unis et la Chine, avec près de 340 milliards d'euros d'échanges en 2012.
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