L'Irlande semble avoir rejeté le Traité de Lisbonne, a estimé vendredi le ministre de la Justice en se fondant sur les premiers résultats non officiels du référendum. Un "non" plongerait l'Union européenne dans une grave crise institutionnelle, comme après les consultations en France et aux Pays-Bas en 2005.
Tous les pays de l'UE doivent approuver le Traité de Lisbonne pour qu'il soit adopté. L'Irlande est le seul pays à se prononcer par référendum, ses partenaires européens ayant opté pour la voie parlementaire. A ce jour, 18 Etats membres ont ratifié le texte, les derniers à avoir franchi le pas, mercredi, étant l'Estonie, la Finlande et la Grèce. Le texte est le fruit de laborieuses négociations menées après l'échec de la Constitution européenne, rejetée en 2005 par les Français et les Néerlandais.
Interrogé sur le sujet en marge d'un déplacement à Bourges, Nicolas Sarkozy disait vendredi "attendre les résultats définitifs" pour réagir. "Nous avions convenu avec la Chancelière allemande Angela Merkel que nous ferions une réaction commune, et vous comprendrez que c'est à ce moment-là que l'on dira ce qu'on en pense", a-t-il expliqué.
Côté français, on suivait en tout cas de près vendredi l'annonce des premiers résultats, en minimisant la portée d'une éventuelle victoire du non. "Si le non l'emporte, l'Europe continue", soulignait-on dans l'entourage du chef de l'Etat, alors que Paris doit prendre le 1er juillet la présidence de l'UE. "Est-ce que ça doit casser le processus de ratification des autres pays? Nous pensons que non", ajoutait-on de même source.
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