Le débat sur le projet de loi Sarkozy II sur l'immigration a commencé mardi à l'Assemblée nationale dans un climat passionné. Le ministre de l'intérieur a défendu un texte qu'il qualifie d' "équilibré", "ferme" et "juste". Il vise à "définir un nouveau modèle, celui de l'immigration choisie".
"Le débat qui commence sera déterminant pour façonner le visage que la France aura dans les 30 ans qui viennent", a lancé le Nicolas Sarkozy, ovationné par les députés UMP. Il a expliqué que son projet de loi permettait de "sortir par le haut du débat sans issue" entre "deux extrémismes", "l'immigration zéro" et "l'immigration totale". Il a vu dans les "attaques virulentes" venant aussi bien de l'extrême droite que de certaines franges de la gauche "la meilleure preuve de l'équilibre" de son texte.
Le ministre de l'Intérieur a détaillé le contenu des 84 articles de son projet de loi. Le texte vise à réduire la part de l'immigration familiale "subie", qui représentait la moitié des cartes de séjour délivrées en 2005 avec 82.000 titres, pour introduire un modèle d'immigration "choisie".
La loi prévoit notamment que le gouvernement présentera chaque année au Parlement un rapport définissant des objectifs chiffrés d'immigration. Le projet de loi Sarkozy va créer une nouvelle carte de séjour "compétences et talents" de trois ans renouvelables destinée aux étrangers dont la personnalité ou les aptitudes "constituent des atouts pour le développement et le rayonnement de la France".
Le ministre de l'Intérieur durcit les conditions d'entrée et de séjour des autres catégories d'immigrés. Le projet de loi abroge la possibilité d'obtenir un titre de séjour après 10 années de présence en France. Il durcit aussi les conditions du regroupement familial et de l'acquisition de la nationalité française par le mariage.
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