Dimanche soir, le mouvement présidentiel LREM n’a recueilli qu’environ 7 % des suffrages au second tour des élections régionales au niveau national. Avant eux, d’autres comme le socialiste Benoît Hamon à la présidentielle ou le LR François-Xavier Bellamy aux européennes avaient été raillés pour avoir réalisé des scores comparables. Cette fois, le parti d’Emmanuel Macron est définitivement dans le dur, après des municipales et un premier tour des élections régionales, qui avaient déjà confirmé l’absence d’ancrage territorial du parti. Soucieux de ne pas lier présidentielle et régionales, l’exécutif se tait face aux résultats calamiteux.
Alors même que le chef de l’Etat a envoyé de nombreux ministres au front, que les poids lourds macronistes se sont mobilisés dans leurs régions, tous ont été balayés. Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, dans le Finistère ? Le macroniste de la première heure et proche d’Emmanuel Macron n’obtient même pas de siège. En Bretagne toujours, la tête de liste LREM, Thierry Burlot, qui a enregistré 14,75 % des voix n’entrera même pas au Conseil régional ! En cinquième position dans les Côtes-d’Armor, il n’est pas élu. L’ancien ministre d’Etat, François de Rugy ? L’ex président de l’Assemblée nationale a réalisé le plus petit score de la majorité présidentielle toutes régions confondues, en ne récoltant que 8,20 % des votes dans les Pays de la Loire. Mais l’échec le plus cuisant reste peut-être celui du ministre Modem Marc Fesneau en Centre-Val de Loire. Plus bel espoir de la majorité avant le premier tour, il termine dernier le soir du second tour avec 16 % des voix. Ailleurs, ce n’est toujours pas mieux. Dans le Grand-Est, la ministre Brigitte Klinkert récolte 12,17 % des voix ; en Bourgogne-Franche-Comté, Denis Thuriot n’atteint même pas les 10 %, après avoir échoué à jouer le rôle de faiseur de roi.
Seul le Guadeloupéen Ary Chalus est reconduit dans sa région avec 72,4 % des voix. L’exécutif peut aussi toujours se targuer de l’alliance avec le LR Renaud Muselier en Paca, réélu largement face au RN. « C’est l’accord que Renaud Muselier, Christian Estrosi et Hubert Falco ont passé avec la majorité présidentielle, qui permet que cette magnifique région PACA ne soit pas gouvernée par le RN. Nous nous en réjouissons. Le parti LR n’a pas été responsable », n’a pas manqué de se féliciter Thierry Solère, dynamiteur en chef de la droite et conseiller politique du président de la République. Au regard des résultats nationaux, cela reste tout de même une maigre consolation.
Les départementales n’inversent pas la tendance, mais offrent quelques motifs de satisfecit. Le ministre Sébastien Lecornu est réélu dans son canton de Vernon, tout comme Gérald Darmanin dans son canton de Tourcoing. La ministre chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, s’est quant à elle imposée dans le canton de Desvres (Pas-de-Calais). Mais plus symbolique, le canton de Jean Castex dans les Pyrénées-Orientales a basculé à gauche. Le premier ministre s’était pourtant très investi dans les élections régionales et départementales, multipliant les déplacements. Ce que ne manque pas de moquer le sénateur socialiste Rachid Temal : « Quand même l’ancien canton du Premier ministre Jean Castex, bascule à gauche… C’est le summum de l’échec pour le pouvoir en place. »
Au sein du gouvernement, un remaniement est écarté, mais des « retouches » devraient être apportées. « Je ne vais pas changer de Premier ministre. Les élections locales n’appellent pas de conséquences nationales, et donc pas de changement de Premier ministre dans les prochains mois, ou semaines », a confirmé Emmanuel Macron ce lundi dans une interview à Elle.
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