Le préfet de police a imputé lundi l'affaire Benalla, du nom d'un ex-collaborateur d'Emmanuel Macron accusé d'avoir commis des violences à Paris le 1er mai, à des "dérives individuelles inacceptables (...) sur fond de copinage malsain". Michel Delpuech a livré sa version des événements survenus le 1er mai devant la commission des Lois de l'Assemblée, dotée de pouvoirs d'enquête, laquelle a préalablement auditionné le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
"Fondamentalement, ces événements résultent de dérives individuelles inacceptables, condamnables sur fond de copinage malsain", a-t-il déclaré. Selon lui, ce n'était pas à lui qu'appartenait de sanctionner Alexandre Benalla ni de saisir la justice, mais plutôt à la présidence de la République, dont relevait Alexandre Benalla, alors chef de cabinet adjoint.
C'est d'ailleurs un conseiller de l'Elysée, a-t-il dit, qui lui a signalé, le 2 mai au matin, l'existence d'une vidéo montrant le chargé de mission, coiffé d'un casque de police et entouré de CRS, malmener deux manifestants sur la place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement de Paris. "J'ai été informé de cette affaire par le palais de l'Elysée, je me suis retourné vers le ministère de l'Intérieur, le cabinet, qui m'a dit qu'ils étaient déjà informés et qu'ils traitaient ça avec l'Elysée", a déclaré Michel Delpuech.
"Partant du moment et du constat que le dossier était pris à ce niveau, j'ai considéré qu'il relevait de l'initiative du responsable hiérarchique", a-t-il poursuivi, qualifiant le cabinet présidentiel de "niveau hiérarchique pertinent". Alexandre Benalla a été mis à pied 15 jours avec suspension de salaire, une punition jugée trop légère par l'opposition.
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