Sans grande surprise, l’Assemblée nationale a adopté, en première lecture, le projet de loi sur la réforme ferroviaire, par 454 voix pour, 80 contre et 29 abstentions. Pour autant, ce texte demeure un objet inachevé, dans la mesure où le gouvernement devrait se prononcer par ordonnances sur les sujets non traités par le Parlement. Notamment la fin du statut des cheminots et certaines modalités de l’ouverture du rail français à la concurrence. Le prochain examen du texte se tiendra au Sénat à partir du 29 mai.
Pendant ce temps, la mobilisation des syndicats ne faiblit pas. Mercredi et jeudi, deux nouveaux jours d’arrêt de travail sont programmés et le niveau de trafic sera sensiblement équivalent aux précédents jours de grève: 1 TGV sur 3, 2 TER sur 5 et un intercités sur 4. Selon une source syndicale, la direction de la SNCF serait contrainte de puiser largement dans le vivier de l’encadrement des conducteurs, pour assurer ce niveau de service.
Ce mardi une série de rencontres bilatérales étaient organisées entre le cabinet de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, et les organisations syndicales. L’une d’entre elles a été très expéditive puisque la délégation de grévistes envoyée par SUD est repartie quelques minutes après son arrivée. Il est vrai que les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, Unsa, Sud et CFDT) sont assez remontées depuis l’annonce, lundi, du transfert des activités fret de la SNCF dans une filiale qui sera spécialement créée à cet effet.
Pour tenter de faire table rase du passé, le gouvernement, par la voie du Premier ministre, a annoncé un grand plan d’investissement destiné à moderniser le fret. La filialisation de cette activité s’inscrit dans ce mouvement. La décision tombe toutefois à un moment où le climat social chez les cheminots est des plus tendus. Or les 6 000 agents de l’activité transport de marchandises, lorsqu’ils seront transférés dans une nouvelle structure juridique verront leurs avantages sociaux remis en cause au bout d’une durée légale de quinze mois. Un sujet d’autant plus sensible au moment où l’un des axes forts de la réforme ferroviaire est la fin du recrutement au statut de cheminot pour les futures embauches de la SNCF.
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