La France doit mettre en place un "écosystème de la donnée", se concentrer sur des secteurs stratégiques et endiguer la fuite des cerveaux si elle veut faire entendre sa voix en matière d'intelligence artificielle face à Pékin et Washington, selon le rapport de Cédric Villani publié mercredi. Le mathématicien et député La République en Marche (LaRem) s'était vu confier par le gouvernement la rédaction de ce rapport, fruit de plus de 350 auditions, avec l'objectif de dessiner une approche française et européenne en la matière.
"Les pays qui seront les leaders dans le domaine de l’intelligence artificielle seront amenés à capter une grande partie de la valeur des systèmes qu’ils transforment, mais également à contrôler ces mêmes systèmes, mettant en cause l’indépendance des autres pays", met en garde le rapport. "Il est donc d’intérêt général que nous nous saisissions collectivement de cette question et que la France et l’Europe puissent faire entendre leur voix" pour "rester indépendants", peut-on lire. Face à la "concurrence rude" des Etats-Unis et de la Chine et leurs investissements colossaux, il "est nécessaire de proposer une réponse coordonnée".
Voici les principales pistes esquissées dans le rapport dont Emmanuel Macron pourrait s'inspirer pour sa stratégie IA qu'il doit dévoiler jeudi après-midi au Collège de France :
QUATRE SECTEURS PRIORITAIRES: la santé, l’écologie, les transports-mobilités et la défense-sécurité.
COORDINATEUR INTERMINISTÉRIEL: "L’État doit être un puissant moteur de ces transformations" et doit se donner les moyens matériels et humains d’intégrer l’IA à la conduite de ses politiques publiques", estime la mission, qui juge nécessaire de nommer un coordinateur interministériel dédié à la mise en oeuvre de cette stratégie.
ENDIGUER LA FUITE DES CERVEAUX
METTRE EN PLACE UN ÉCOSYSTÈME EUROPÉEN DE LA DONNÉE
METTRE EN PLACE UN LABORATOIRE PUBLIC DE LA TRANSFORMATION DU TRAVAIL
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