Manuel Valls a détaillé mercredi le programme de 50 milliards d'économies, qui a suscité l'inquiétude parmi les députés PS et l'ire des syndicats. Il s'est exprimé à la sortie du Conseil des ministres pour annoncer quels efforts allaient être demandés à l'ensemble des Français. Les 50 milliards d'économies sur la dépense publique entre 2015 et 2017 seront supportés à hauteur de 18 milliards d'euros par l'Etat, 11 milliards les collectivités locales, 10 milliards l'Assurance maladie et 11 milliards par d'autres dépenses sociales.
En première ligne, les prestations sociales "ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015", c'est-à-dire qu'elles ne seront pas augmentées, comme c'est l'usage, du montant de l'inflation (0,7% en 2013). Concrètement, les pensions de retraite, allocations logement, famille et invalidité resteront stables sur la période. "La modernisation de la politique familiale engagée en 2013 sera poursuivie", a-t-il dit sans plus de détails, et la revalorisation exceptionnelle du RSA ou du complément familial, promise dans le plan de lutte contre la pauvreté en 2013 sera "décalée d'une année", au 1er septembre 2015.
Les fonctionnaires, dont les salaires sont gelés depuis 2010, ne connaîtront pas d'augmentation. Et ce jusqu'en 2017. Manuel Valls a toutefois promis de ne pas toucher aux "règles d'avancement". Il a d'ailleurs confirmé que "les effectifs des ministères (...) continueront de diminuer". Mais, alors que plusieurs parlementaires craignaient que la promesse de François Hollande de créer 60.000 postes dans l'Education soit revue à la baisse, il a garanti son "maintien", de même que les créations prévues, par redéploiement, dans la police, la justice et l'administration pénitentiaire.
La prestation du Premier ministre a été accueillie de manière glaciale par une partie des députés PS, beaucoup déplorant ne pas avoir été prévenus en amont du détail de ces mesures. Il n'a pas non plus trouvé grâce aux yeux des syndicats: la CFDT a estimé que "les plus modestes sont insuffisamment protégés", alors que pour FO, le plan va "accroître la précarité et la pauvreté". La CGT a de son côté évoqué "un gouvernement dur avec les faibles".
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